Les Cloches Sonnent - Édith Piaf

Les cloches sonnent ce matin\nPour la mort de notre voisin\nSa femme, elle a bien du chagrin\nMais moi, mais moi, ça ne me fait rien\nLes gens qui sont autour du corps\nLes gens qui sont près de la mort\nFont semblant d’avoir du chagrin\nMais moi, je sais que ça ne leur fait rien\nAllez-vous-en, mes hypocrites!\nLa mort est chose fantastique\nLaissez cette femme et son chagrin\nPuisqu'à vous ça ne vous fait rien\nT’en souviens-tu, mon bien-aimé\nDe ce jour où tu m’as quittée?\nLes gens, eux, ils s’en foutaient bien\nMais moi, j’avais bien du chagrin\nJ’avais mis mes amis dehors\nPour rester seule avec mon corps\nPour me souvenir de tes baisers\nSi tu savais comme j’ai pleuré!\nLe monde a continué de rire\nEt moi, j’avais comme du délire\nSi tu savais, mon bien-aimé\nSi tu savais comme ça fait pleurer!\nUn jour, les cloches vont sonner\nElles sonneront à toute volée\nÇa sera pour toi, mon bien-aimé\nTa dernière heure aura sonné\nAutour de toi, seront tes amis\nIls diront tous «Ce pauvre ami\nC'était un garçon épatant»\nEn s’en foutant éperdument\nJ’entends déjà les cloches sonner\nPour la mort de mon bien-aimé\nQui m’a fait tant et tant pleurer\nQue je ne pourrai plus pleurer\nLes cloches sonnent ce matin\nPour la mort de notre voisin\nSonnez les cloches, sonnez bien!\nPuisqu'à moi ça ne me fait plus rien